« après une éclipse, le retour à la normale réconforte même les esprits forts qui prétendent ne pas s’émouvoir à la disparition des astres » Armel Job
Je viens d’assister un moment à l’éclipse partielle du soleil par la lune et me sens dans l’allégresse.Ce matin j’ai bu mon thé au soleil, sous un ciel bleu de printemps avant de venir sur ce blog. Je me sentais fatiguée après une nuit agitée et profitais de me laisser tranquillement bercer par la chaleur de l’astre de feu. Je me disais combien j’aime le printemps et l’été, combien je me sens « quand même mieux » au chaud qu’au froid. Oui je sais, c’est plein de jugement de valeur, de comparaison, peu « moment présent » et loin des pensées « spirituelles » que j’apprends à appliquer dans ma vie à chaque instant… cependant voilà, c’est ce qui se passait dans ma tête à ce moment là.Au bout d’un moment et après une petite méditation pour laisser passer ces pensées, je me suis installée derrière mon ordinateur pour venir écrire sur ce blog. Comme je le fais souvent, je reste un moment assise là jusqu’à ce que l’inspiration me vienne. Aujourd’hui, durant ce processus, la pièce dans laquelle j’écris s’est gentiment assombrie, comme lorsqu’un voile se forme progressivement dans le ciel. C’était faible et pourtant j’ai levé les yeux pour regarder le ciel par la fenêtre. Celui-ci avait pris une toute autre couleur, me permettant de réaliser qu’il était l’heure de l’éclipse partielle.Je suis sortie et ai pris quelques photos, qui ont donné quelque chose d’intéressant : l’astre solaire rayonnant pleinement et en contrebas sur la photo le même astre en tout petit éclipsé par la lune et inversé. Cela doit être un phénomène photographique ou autre phénomène inconnu par moi, toujours est il que j’ai trouvé cela fascinant. J’étais donc là, en train de profiter de l’expérience, des sensations (il faisait drôlement froid subitement) lorsque subitement la félicité m’a habité; était-elle là et en suis-je devenue consciente à ce moment là ?ou m’a t’elle pénétrée sans que je m’en aperçoive? je l’ignore…Au bout d’un moment, baignée et imprégnée par cette sensation de bien-être intense, je suis revenue derrière mon ordinateur pour écrire . Tellement lourde de fatigue ce matin au lever et l’instant d’après tellement légère de bonheur; cela m’a inspiré…J’ai plongé dans cette lourdeur puis dans cette légèreté pour en sentir les mouvements et j’y ai découvert que la lourdeur me coûte de l’énergie, là où la légèreté m’en apporte. Tout simplement être complètement là dans ce qui se passe à chaque instant est finalement bien moins énergivore que de chercher à en prendre conscience. Le simple fait de « chercher à », de « vouloir », d' »essayer » à être conscient part déjà d’un manque à combler qui demande un remplissage par l’effort… alors que c’est naturellement disponible pour nous tous à chaque instant. Malgré des années d’introspections, de méditations, de quêtes, de lectures, de rencontres, de travail sur moi, je m’étonne encore de réaliser combien l’instant présent est celui dans lequel tout existe en abondance et combien je suis encore loin de le vivre naturellement constamment.Fugaces, les instants présents se succèdent les uns aux autres sans effort, de manière naturelle dans un flux constant, léger, facile peu importe ce que nous vivons. Résister à ce courant, comme nous le ferions en nageant à contre courant d’une rivière, nous coûte beaucoup en énergie; nous le savons et pourtant nous continuons de résister à ce qui est offert à chaque présent. Nous portons un jugement de valeur sur ce qui se présente et dès lors les résistances peuvent faire surface : « ouhlala, si je profite du courant, je risque de m’écraser au bas de la cascade » ou « si je suis le flux je risque de perdre ce que j’ai laissé en amont ». Ces projections ou les souvenirs du passé ramenés dans notre présent, nous coûtent et sont générateurs de stress. Lorsque nous vivons une période de tensions intenses par exemple, le stress est un mécanisme utile à chaque présent, il serait énergivore et même dangereux de vouloir se détendre dans des moments de danger imminents. Il nous est plus bénéfique cependant d’accepter ponctuellement ce qui génère le stress et de suivre le courant, plutôt que d’y résister, la détente suivra en son temps. Finalement les tensions sont juste une indication que le corps se prépare à gérer une situation ou relever un défi important pour sa survie. A partir du moment où nous acceptons que quelque chose en amont nous met en réaction et donc en perte d’énergie, le stress tombe et l’énergie est maintenue, disponible.Suivre le courant est quelque chose de naturel pour nous, alors pourquoi donc résister? la félicité est là lorsque nous cessons de ressasser ou projeter, en étant totalement présents à ce que nous vivons dans un instant donné; croyez vous qu’en acceptant de suivre le flux des instants, aussi fugaces soient ils, que l’allégresse puisse devenir un état naturel pour vous également? et même si chaque instant en éclipse un autre, comme la lune le soleil ce matin, pensez vous pouvoir accepter de donner sa juste place aux émotions, aux pensées, aux sensations qui se présentent à vous dans ce mouvement sans y placer de résistances? quels sont les obstacles sur lesquels vous buttez aujourd’hui en vous au lieu de laisser couler le flux naturel de votre énergie vitale? quelles limitations ou contradictions placez vous entre votre personnalité et le rayonnement de votre âme , créant ainsi votre propre éclipse intérieure? qu’y a t’il de réconfortant à maintenir ce système de fonctionnement devenu normal dans votre vie?vivez un bel équinoxe demaincordialement,Annette
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