« le printemps s’annonce toujours rempli de promesses… sans jamais nous mentir, sans jamais défaillir. »  Michel Bouthot

Le moins que l’on puisse dire en ce début 2014 en Suisse, c’est combien les chaud-froid se succèdent rapidement. A tel point que lundi encore je pelletais quinze centimètres de neige bien fraiche chez moi dans le Jura avant de me rendre au travail et qu’aujourd’hui, vendredi, je me retrouve à boire un thé vert-miel sur ma chaise longue dans le même endroit, après le travail. Comme par miracle, le duvet blanc se retire à grande vitesse depuis lundi en laissant place au tapis vert du jardin. En parcourant les plates bandes je vois les premiers perce-neige et crocus sourire au soleil, transperçant la couche protectrice de branches de sapin déposées là en automne. Mon regard est attiré par quelques masses vertes et là mon coeur bondit de joie : les premières tulipes pointent le bout de leur feuilles grasses. Je me mets à chanter « houli houla le printemps arriveuuuuh, houli houla le printemps est làààààà »; chanson héritée de la grand maman paternelle de mes enfants avec qui nous chantions cette chanson à chaque promenade au sortir de l’hiver. Quelle joie de ressentir la renaissance et la poussée des sèves de cette saison; mon être tout entier se réveille également en retrouvant un entrain qu’il avait oublié durant sa semi-hibernation. Mon âme chante, mon esprit réalise combien il aime les changements de saison, tandis que mon corps suit leur danse. Subitement, un oiseau se met à chanter plus fort que moi, juste là à côté sur le mélèze et un rire joyeux nait en moi, coulant dans tout mon être; je réalise comme tout était endormi en moi ces derniers temps, au point de devenir amnésique de toute cette vie qui chante et qui pousse. Une fierté nait en moi; j’ai enfin su un peu mieux m’adapter aux rythmes de la Nature en suivant leur mouvement et me sens pleine d’entrain dans un nouvel équilibre entre mon âme, mon esprit et mon corps. Et pour une fois je fais partie de celles qui sort de l’hiver avec une énergie débordante; je me félicite d’avoir su résister aux pressions diverses exercées sur moi durant ma semi-hibernation. Et vous? comment vous sentez vous en étant plongé(e) subitement dans un bain printanier? est ce que vous avez « grillé » vos réserves au point de vous retrouver épuisé(e) aujourd’hui? ou vous sentez vous plein(e) de vie, le coeur léger et la joie dans l’âme? vous sentez vous agacé(e) par ceux qui vont trop lentement sur les routes ou encore agité(e) par ceux qui vous poussent à bouger? est ce que vous gardez votre enthousiasme  intact au contact des « grincheux » qui ont mal dormi cet hiver? bref, comment vous sentez vous aujourd’hui à la sève montante du printemps? cordialement,Annette