faites la fête avec tout votre corps, avec tout votre être. Et tant pis si vous y laissez quelques plumes, ça repousse!! S.Chauveau
Lorsque je déroule mon tapis de yoga tous les matins, c’est comme si je me déroulais le tapis rouge quotidiennement : c’est une fête dont je profite tous les matins en y jouant la yogini star du jour, toute seule dans mon coin. Alors évidemment, me lever en même temps que le soleil et dérouler mon tapis de yoga sur la terrasse au soleil, c’est pour moi la fête royale : le sommet du sommet. Là où j’habite c’est plutôt rare; à 1000 mètres d’altitude l’année compte plus de jours frais, ventus, nuageux et humides que favorables au yoga à l’extérieur, donc autant dire que cette période de canicule est à nouveau une période bénie pour moi… mon être tout entier jubile.
Depuis deux semaines je tente d’assouplir mes hanches, mes genoux, mes chevilles dans l’idée de me trouver confortable dans la position du lotus; pour le moment, c’est loin d’être gagné.
Bref, je suis donc assise là à pratiquer, lorsque virevolte devant moi une plume d’oiseau toute noire qui vient se poser près de mon tapis. C’est une jolie plume de corneille lâchée par le petit qui vient de prendre son envol de manière un peu maladroite, un peu comme moi dans ma posture du lotus non maitrisée.
Pour l’instant dans cette posture je suis comme le kiwi, cet oiseau sans plumes ni ailes, incapable de voler, à la différence près que moi j’ai la perspective de pouvoir un jour y parvenir; mes plumes peuvent pousser.
Après la séance, je la ramasse afin qu’elle rejoigne mon panache, assemblage de plumes trouvées de ci de là. Pour moi, une plume trouvée est comme une lettre envoyée par un oiseau messager et à chaque fois je me sens très reconnaissante de ces jolis présents offerts généreusement. Aujourd’hui je remercie la corneille, même si du coup je m’attends à un deuil; c’est idiot comme certains cadeaux peuvent nous sembler empoisonnés. En l’espace d’un instant, l’intérprétation de la symbolique envahit mon cerveau; moi qui juste avant était si bien et si loin du deuil, me laisse envahir par des pensées désagréables... ça y est mon mental s’embale!! pas très yogique tout ça.
Mon tapis toujours déroulé au soleil, la séance a beau être terminée pour aujourd’hui je décide de faire taire cet usurpateur qui me sort de mon présent festif en faisant quelques exercices respiratoires; je suis ici et maintenant, vivante et en santé, c’est ici et maintenant que je vis, que je respire.
Le yoga c’est bien plus que des postures qui s’enchainent, c’est une philosophie de vie et dans la voie royale que j’ai choisi de m’épanouir, la respiration joue un rôle prédominant : on prend soin de son soufle vital par le pranayama. Par la pratique régulière du yoga, la respiration passe d’un phénomène purement automatique à un acte conscient visant à rythmer son énergie vitale… pour les yogis, nous disposons d’un certain nombre de respirations à la naissance et lorsque le capital respirations est épuisé nous mourrons.
Alors, quand on sait que le stress nous fait respirer de manière anarchique et que celui ci est aussi généré par des émotions qui saturent notre organisme et qui elles-même viennent souvent d’un mental en ébullition, rien de tel que d’apprendre à respirer pour retrouver notre sérénité naturelle dans l’instant présent.
En enroulant mon tapis après le pranayama, j’ai à nouveau le coeur léger comme une plume et l’âme en fête, prête à écrire cet article.
Et toi? pratiques tu la respiration consciente, que ce soit par le yoga, la sophrologie, la méditation de pleine conscience ou autre? est ce quelque chose de nouveau pour toi? as tu déjà remarqué comment tu respires lorsque tu as une émotion ou une période de contrariétés? prends tu soin de tes poumons, de l’air que tu respires? serais tu disposée à prendre quelques minutes par jour pour respirer consciemment? et es tu consciente des mouvements de ton mental qui comme un cheval fou s’emballe au lieu de servir uniquement à l’analyse dans l’instant présent?
cordialement,
Annette
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