Hier, je suis allé marcher quatre bonnes heures sur l’une de ces plages qui s’étendent à perte de vue, le long de la mer du Nord. J’aime cette sensation de pouvoir marcher des heures dans une seule direction, les pieds s’enfonçant dans le sable, les cheveux au vent et respirant à plein poumons les embruns soulevés par les vagues. Le son des vagues, du vent et des mouettes me transportent à chaque fois facilement loin des tracas du quotidien. Au départ, j’avais du mal à calmer mon esprit; en ce moment j’ai vraiment énormément de choses à organiser et solutionner. C’est rare, mais en ce moment, j’ai l’impression d’être « engluée » dans les obligations, responsabilités et décisions d’ordre matériel. D’habitude, je reste les pieds bien ancrés dans réalité physique tout en ayant la tête bien branchée dans la réalité spirituelle; mais depuis quelques jours j’ai vraiment du mal à maintenir l’équilibre. La mer du Nord est une mer qui vit, qui bouge en dessus comme en dessous; tout pour divertir un mental qui tourne sur place. Et pourtant, il m’aura fallu une bonne demi-heure de marche, pour prendre contact, ou plutôt pour être en conscience, avec cet environnement sauvage et vivant. Passer du « petit vélo » dans la tête, à la contemplation de ce lieu merveilleux, m’a aidé à freiner puis faire cesser les pensées incessantes. Et c’est là, à ce moment précis, que je l’ai vu, tout vigousse, transportant sa nouvelle demeure : le bernard l’hermite. Très affairé à contourner un gros coquillage noir planté là telle une montagne, il ne m’a pas vu ni senti arriver. C’est seulement au moment de le soulever, qu’il s’est soudainement retranché à l’intérieur de sa nouvelle coquille. Je me suis sentie très liée à ce petit crustacé courageux, qui contre vents et marées, trouve toujours un nouveau lieu adéquat où déménager. J’ai aimé l’observer contournant l’obstacle sur son chemin et je me suis reconnue en lui, lorsque, transporté hors du contexte de son objectif, il s’est mis en sécurité dans son nouveau logis. Seul, au fond de son joli coquillage, je l’imagine priant que je veuille bien le lâcher. Une fois les pattes à nouveau au contact du sable, je l’imagine réconforté et tel le moine choisissant l’isolement volontaire, en quête de vie spirituelle plutôt que matérielle, je le vois s’éloigner de moi et s’enfoncer dans la mer. Grâce à « mon » nouvel ami l’ermite de la plage, je réalise à nouveau combien des moments de solitude réguliers participent à mon équilibre; j’aime le remous de la vie en surface, ce qui se trame en dehors de moi, cependant j’ai besoin de pouvoir me retirer dans ma coquille, puis plonger en dessous, pour y retrouver le remous de la vie des profondeurs. Et vous? comment vivez vous la solitude ? est ce une bénédiction à vos yeux ou souffrez vous de vous trouver seul(e)? Que se passe t’il en vous lorsque vous vous trouvez confronté(e) à vous même et vos pensées? Quelle place prend la solitude dans votre vie; avez vous trouvé un équilibre pour gérer vos remous? cordialement, Annette
Transition de vie et art de la pause
une transition de vie c’est comme un changement de saison. Une invitation à développer l’art de la pause.
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