Vint un temps où le risque de rester à l’étroit dans un bourgeon était plus douloureux que le risque d’éclore. Anaïs Nin
ça y est, cette semaine j’ai fait le grand saut, j’ai largué les amarres… bref j’ai repris les rennes de ma vie professionnelle en mains propres : J’AI LACHE PRISE SUR MON BESOIN DE RECONNAISSANCE PAR LES INSTANCES PROFESSIONNELLES ET SUR TOUTE LA CLIENTELE QUI A BESOIN DE SE RASSURER EN PASSANT PAR LES ORGANISATIONS « OFFICIELLES ».
Eureka!!! je me sens une femme totalement libre ENFIN. Pffffiouuuuu j’ai mis des années à me faire suffisamment confiance sur ce coup là et à lâcher cette fichue croyance que j’ai besoin d’un « filtre », d’un « intermédiaire » ou d’une « structure officielle » pour pouvoir vivre de mon métier.
Le paradoxe de l’histoire est que j’ai moi-même investi des sommes colossales dans mon épanouissement personnel sans jamais chercher à aller chez les thérapeutes, coachs ou autres guerrisseurs de l’âme reconnus. Pendant des années j’ai été massée par une femme qui massait super bien, mais qui n’était pas inscrite dans le registre officiel car elle n’avait aucune envie de faire de la formation continue obligatoire. J’ai fait plus d’une centaine de séances chez un thérapeute-chaman et encore quelques dizaines d’autres chez le rebouteux du coin. La thérapeute en fleurs de Bach que je fréquentais faisait cela en à côté et le magnétiseur qui m’a beaucoup apportée était sur France et non reconnu en Suisse. Sans parler des coachings divers que j’ai préféré chez les « libres » comme je les appelle.
C’est fou quand même cette histoire, c’est comme si quelque chose en moi croyait dur comme fer que sans un joli numéro de registre sur ma carte de visite et mes quittances, je ne valais pas grand chose aux yeux de ma clientèle. Une petite voix manipulatrice me soufflait à chaque fois « les gens paient des assurances complémentaires pour pouvoir se faire aider par des gens comme toi, ce sont tes clients et c’est leur rendre service de te faire rembourser »… non mais allllloooooo Annette. Non seulement tu te prenais la tête avec les questionnaires médicaux que t’envoyaient les assurances au bout d’un certain nombre de séances (que les clientes finissaient par payer quand même de leur poche), tu te laissais limiter sur les formations continues que tu souhaitais suivre (celles qui ne sont elles-mêmes non reconnues par les instances, ne peuvent donc pas être comptabilisées : résultat je suivais des formations POUR avoir la reconnaissance et d’autres POUR le plaisir), tu te laissais envahir par une clientèle qui aurait tout aussi pu aller chez la débutante du coin que chez d’autres collègues inscrites, car elles ne venaient pas POUR toi, mais parce que t’étais remboursée (et c’étaient les mêmes qui trouvaient normal de te poser un lapin sans prendre le soin de te payer la séance manquée… les véritables clientes dont aucun thérapeute sérieux ne veut et qui font du tourisme thérapeutique), mais en plus tu t’épuisais avec des gens qui investissaient eux-même dans ce système, aussi bien du côté des formateurs que des clientes.
Soupir, ceci étant posé, je porte un regard tout différent sur ces presque quinze années de « soumission »; j’étais bien moi à l’étroit dans mon bourgeon, soi-disant protégée. Mais qu’avais-je donc besoin d’être protégée? franchement ma chère lectrice, je suis moi-même trop abassourdie par mon ignorance, que je me demande bien comment, moi la fille si autonome, si débrouille, ai pû me laisser emberlificotter ainsi par cette croyance. Surtout, j’ai toujours fui telle personne qui voulait absolument faire une « charte » pour « protéger la pratique des charlatans » ou telle autre qui se sentait investie d’un certain pouvoir en mettant sur pied « sa méthode »… non mais attendez là alloooooooo… moi aussi j’ai ma spécialité, bien unique, rien qu’à moi que je partage avec d’autres qui me demandent de leur transmettre et je ne créé pas MA méthode, MA charte, MON cocon, MON trucmuche.
RE-Soupir; oui chère lectrice, aujourd’hui je me lâche, au propre comme au figuré : j’éclos, je sors de mon bourgeon. Alors bon, j’ignore si c’est la vision des crocus qui pointent déjà le bout de leur nez dans mon jardin (alors que nous sommes début janvier) ou si c’est que le terreau dans lequel je pousse cette année me convient mieux, mais une chose est certaine : j’étais drôlement à l’étroit dans mon bourgeon.
Et j’ai compris un truc là pour moi même : je me reconnais enfin pleinement. Je suis bien trop vaste pour me trouver à l’étroit dans quoique ce soit. J’éclos enfin avec puissance, consciente de la lumière qui me pousse, du terreau qui me nourrit et de l’eau qui m’arrose. Je me donne le temps de fleurir abondamment avant d’un jour peut-être, éventuellement, semer mes graines plus loin. Quel soulagement, quelle épiphanie personnelle, pour moi qui cherchait une reconnaissance un peu partout dans ma vie depuis ma naissance. Que de feuilles d’artichaut ai-je éliminées avant d’arriver à mon coeur. Je regarde avec émerveillement le chemin parcouru ainsi que celui qui se dévoile devant moi et je suis très consciente subitement : autour de mon coeur il reste un peu de barbe, tu sais ces fichus poils qu’il faut encore enlever avant de pouvoir engloutir la bouchée moelleuse centrale? en même temps cela me rassure… quarante-cinq ans d’effeuillage et plus rien? non impossible pour le moment, laissez moi la barbe 🙂
Et toi? où en es tu dans ton besoin de reconnaissance? te reconnais tu toi-même pleinement? es tu totalement libre de ce que l’autre pense ou non de toi, de ce que tu penses faire ou non, des structures en place? reconnais tu pleinement ton pouvoir créateur, d’abondance et de structure personnelle?
A ta multidimensionnalité,
chaleureusement,
Annette
ps : je t’ai mis en image un bourgeon de coquelicot. Figure toi que l’été passé j’ai passé trente minutes à observer un coquelicot éclore; pétale après pétale il se dévoile, puis subitement POP, la capsule saute et tombe par terre, laissant la fleur s’épanouir complètement au soleil. MERVEILLEUUUUUX.
annette
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