Si Si !! j’avais prévu d’écrire la semaine passée, c’était sans compter sur cette période autour du 1er novembre; Halloween, Toussaint, Samain.
Les quelques jours précédent cette date consacrée à la mort, j’ai senti le voile entre le monde des vivants et le monde des défunts devenir de plus en plus mince. Les consultations tournaient toutes autour des deuils plus ou moins importants entrepris ou à entreprendre. La plupart des rencontres soulevaient des questions autour d’être aimés ou moins aimés, partis de « l’autre côté ». Ma relation à l’autre, proche ou moins proche, s’est intensifiée au point de permettre aux anciens schémas de fonctionnement de mourir et de renaître transformés. Pendant que de petites sorcières et petits diablotins parcouraient le village en quête de bonbons, pour commémorer nos défunts, j’ai pour ma part fait mon propre rituel pour donner une place à toutes les petites et grandes morts qui ont jalonné mon chemin. J’ai donné mon attention à mes ancêtres, à mes lignées, aux séparations importantes de ma vie actuelle, aux choses que j’ai dû laisser partir, les êtres ou les situations dont j’ai dû faire le deuil et le vide que ces diverses morts m’ont laissé.Et savez vous ce que j’ai trouvé ? en lieu et place d’un vide j’ai trouvé la plénitude. En revisitant chaque situation, j’ai réalisé à quel point j’ai transformé chaque situation en prenant sur moi uniquement ma part de responsabilité. J’ai donné toute mon attention à chacune des morts et réalisé que ce qui semble vide par le manque est en fait une plénitude de ce qui était et des possibles dans le futur. Un peu comme un verre à moitié plein ou à moitié vide, il m’est possible de choisir ce que je désire expérimenter. Je peux choisir de me plaindre du trop peu ou du trop plein. Je peux choisir la complétude dans le plein comme dans le vide; si j’ai soif je vivrais le vide difficilement et si j’ai déjà bu beaucoup je vivrais le plein difficilement. Ce sont les deux facettes du même contenant, vécues dans un instant particulier. Je peux également veiller à ce que la suffisance soit là à chaque instant, dans le vide comme dans le plein, pour autant que je sois moi-même pleine dans ce que je vis. C’est donc plus une question de choix que de fait accompli. En explorant encore un peu plus mes vides, j’ai réalisé à quel point ils sont pleins; l’expérimentation subtile de l’inexistence du néant ainsi que la présence subtile des vides dans ce qui est plein, m’a apaisée. Le sentiment de manque a laissé la place à un état paisible et les trop pleins se sont dissous en laissant place à la légèreté. La mort chemine à côté de nous à chaque instant et à chaque pas que nous posons sur notre chemin de vie; le voile entre ce qui vit et ce qui meurt est présent à chaque instant en et autour de nous. En restant présents, en acceptant de fonctionner comme une antenne, dans un flux et reflux de vides et de pleins, nous générons un mouvement en nous. Le mouvement permet la transformation à tous les niveaux de ce que nous sommes; résister, bloquer le mouvement, nous rend rigides, intolérants, colériques ou tristes. Permettre la souplesse d’entrer dans vos flux et reflux, en acceptant la mort aux côtés du vivant, vous permettra de vous transformer sans cesse. En vous transformant, vous transformez le monde; les vides et les trop pleins sont deux faces cachées de la même médaille… mieux encore ils sont la médaille dans leur plénitude et complétude.Et vous? quel est votre regard sur la mort? comment vivez vous les séparations, les pertes? Est ce que le souvenir de vos chers défunts vous comble ou vous sentez vous vides en les ramenant à votre mémoire? vous est-il difficile d’avancer une fois les émotions liées au deuil s’espaçant, ou cherchez vous à les garder vivantes pour ne pas oublier? vous détachez vous facilement d’un lieu, d’une personne, d’une situation, d’un poste? faites vous le plein d’émotions ou le vide dans votre tête souvent? que vivez vous en ce moment qui peut mourir et qu’empêchez vous de laisser vivre ou de faire naitre? Ma fille, adolescente, dirait « mon Dieuuuuu mamaaaaan qu’est ce que tu te prends la têeeeete » et mon amie quadragénaire me répondrait « diantre Anneeeettte, tu plaaaaanes ». Intéressantes expressions liées au Tout Puissant et à son ange déchu; toutes deux tellement démodées placées dans leur contexte et pourtant tellement à propos durant cette période célébrant leur monde : l’au delà (le pile de la face Vie).cordialement,Annette
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