le temps est un grand maître. Le malheur, c’est qu’il tue ses élèves. H. Berlioz
Je ne sais pas toi, mais moi j’ai vraiment l’impression de vivre dans un accélérateur de temps depuis bientôt une année et étrangement je me sens peu en phase avec mes contemporains qui me répondent quotidiennement « j’ai pas l’temps » à la moindre invitation ou proposition inhabituelle.
Tout aussi bizarement, le temps que j’ai a disposition est rempli de tout ce que j’aime et lorsque j’observe mes journées, je réalise que j’ai tout mon temps. C’est au niveau de la réflexion que ça « bug »; lorsque je me mets à réfléchir à la semaine qui vient de s’écouler, je me demande comment il m’est possible d’être et de faire autant de choses en si peu de temps…pourtant au niveau de mon ressenti je suis très disponible pour mes proches et à moi-même, consultant à trois endroits différents, pratiquant mon yoga, méditant, m’occupant de mon foyer et voyageant entre deux pays.
Ce matin j’avais une pensée pour ma grand-maman décédée il y a quelques années, qui me disait « Annette, je me lève le matin et avant que je ne m’en soit rendue compte, je me recouche déjà le soir ». A ma remarque « c’est fou, oma, c’est vrai que le temps semble s’accélerer » elle a rétorqué « c’est pas le temps qui s’accélère, c’est nous qui vieillissons et qui avons de plus en plus de choses et de gens qui occupent nos esprits… et toutes ces pensées ça nous occupe ».
Je me souviens avoir pensé « oui, enfant, il n’y avait que moi avec moi, c’est sûr, je n’avais pas encore d’enfants, de responsabilités, de soucis, de projets qui me prenaient du temps »…
Aujourd’hui je réalise que non; ce qui me prend du temps c’est lorsque « je vis dans ma tête »: Lorsque je suis vivante dans cette réalité mentale, je me sens coupée de mon corps… tu sais, cette espace qu’on visite toutes assez souvent et duquel nous sommes extraites, lorsqu’en partant de A à B en voiture, nous réalisons subitement, en arrivant à B, que nous étions « ailleurs » durant tout le trajet.
Vivre dans sa bulle mentale est à mon avis le plus gros « mangeur de Ladurée » … c’est un glouton de macarons; tu sais, ces disques autocollants que l’on place sur nos pare-brises pour stationner sans limite de temps dans un périmètre bien défini de nos villes suisses.
Oui, bon je m’égare avec ce jeu de mots un peu douteux, mais si tu t’y arrêtes un moment : comment vis tu le temps toi-même? est ce que toi aussi tu as l’impression d’avoir beaucoup de temps tout en réalisant après coup que tu as vécu à mille à l’heure sans avoir eu besoin de répondre « j’ai pas l’temps »? ou as tu, au contraire la sensation d’en manquer constamment et de continuer à manifester ce manque de jour en jour, malgré tes meilleures dispositions à changer cela?
Le premier réflexe que nous avons, nous les filles conscientes qui « bossons sur nous », c’est de diminuer nos activités, nos rendez-vous, nos obligations projetées sur une période donnée en les étalant sur du plus long terme… et quand bien même nous faisons cela, l’horloge tourne toujours aussi vite et nous finissons frustrées d’avoir, une fois encore, échoué dans nos « timings ».
Lorsqu’on parle de timing, c’est qu’on y introduit la notion d’urgence… qu’est ce qui devient urgent? Oui, qu’est ce qui devient urgent pour toi, dans un monde où les informations circulent « vite », où les gens se « déplacent vite, loin, en peu de temps »,où le stress se vit comme un élément au quotidien plutôt que ponctuellement et qu’un tas d’autres « accélérations de cadences » ponctuent ta vie?
C’est une réalité que nous manifestons toutes ensemble. Il suffit de voir tous les livres qui nous font l’éloge de la lenteur ou qui tentent de nous vendre X méthodes pour « déconnecter », « retrouver la source » et nous stimulons »le savoir vivre au présent » dans nos ateliers de développement personnel. Certes, le temps présent est le seul qui existe dans lequel nous créons activement notre avenir; c’est ce que nous nous efforcons de vivre toi et moi n’est ce pas?
Et si c’est justement en étant complètement immergées dans nos présents avec notre coeur, notre tête et nos intentions, que notre histoire permet de suivre le mouvement de l’univers? L’univers lui-même s’accélère parait-il, alors si je vais plus vite de A à B sans réaliser que je conduit mon véhicule (parce que je pense à plein d’autres choses), il devient évident que je vais commencer à répéter inlassablement « j’ai pas l’temps »…
Qu’en penses tu? d’accord de tenter l’expérience de sortir un peu plus encore de ta « bulle mentale » cette semaine pour plonger dans tes sensations et te ramener constamment à ce que te disent ton corps et ton coeur aussi? puis, tenter de suivre la voix de ton coeur plutôt que celle de ta tête pour tenter d’y décoder ce que ton âme te souffle au creux de ta vie?
A tes découvertes et tes « pauses-âme »
Cordialement,
Annette
sur l’accéleration de l’univers
le temps existe-t-il?
Annette
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« TANT qu’il y aura du TEMPS,
il y aura de la vie pourTANT . . . . . . .
merci Yoke pour ton commentaire et jeu de mots inspirant… J’ai envie de répondre : tant qu’il y a de la vie, tant pis pour le temps 🙂